
“Postérieur dénudé" : le récit du chauffeur RATP suspendu
Suspendu après une remarque sur la tenue de l’influenceuse Thaïs Gauchkarian, un chauffeur de bus du Val-de-Marne défend sa version. Il affirme avoir agi par souci de sécurité, dénonçant un malentendu et un détournement de ses propos.
Au cœur d’une polémique nationale mêlant liberté vestimentaire et comportement en milieu professionnel, le chauffeur de bus suspendu après un échange avec l’influenceuse Thaïs Gauchkarian a décidé de sortir de son silence pour donner sa version des faits. Alors que les réseaux sociaux s’enflamment depuis la diffusion d’une vidéo sur TikTok, l’homme, aujourd’hui mis à pied par la RATP, évoque incompréhension et "détournement de propos".
Il y a de cela deux semaines, dans le Val-de-Marne, Thaïs Gauchkarian, 22 ans, créatrice de contenu suivie par des milliers de personnes, a affirmé avoir été interpellée par le chauffeur d’un bus RATP à propos de sa tenue jugée trop courte, alors qu’elle s’apprêtait à monter dans le bus. Dans sa vidéo devenue virale, elle a dénoncé ce qu’elle avait perçu comme une remarque intrusive et sexiste.

Capture d'écran Thaïs Gauchkarian I Source : compte X (anciennement Twitter) @cpasdeslol_X
La jeune femme avait alors avancé : "J’étais en short-jupe, crop-top, avec une veste par-dessus. On voyait un décolleté, mais ce n’était pas l’objectif de ma tenue. J’allais simplement à la salle de sport avec mes amis. Cette tenue n’avait pour aucun but de choquer ou d’être vulgaire."
Très vite, les réactions se sont multipliées en ligne. Pour certains, le chauffeur aurait outrepassé ses fonctions en portant un jugement sur la façon dont une femme s’habille. Pour d’autres, la tenue de la jeune femme aurait pu, elle aussi, heurter une certaine conception de la décence dans l’espace public.
Mais du côté du principal concerné, le récit diffère. Interrogé sur BFMTV, au moment des faits, le chauffeur a insisté : il n’avait jamais refusé l’accès au véhicule à la jeune femme et n’avait tenu aucun propos agressif. Il a assuré qu’il avait simplement demandé, "gentiment", à la jeune femme de couvrir son postérieur qui était découvert, afin d’éviter qu’elle ne rencontre des problèmes à l’intérieur du bus. "C’était pour sa propre sécurité. Mais elle a mal interprété ma remarque", a-t-il ajouté.
Le 28 mai 2025, invité de Cyril Hanouna sur le plateau de l’émission «On marche sur la tête» sur Europe 1, le chauffeur RATP a apporté de nouveaux éclaircissements sur cette affaire. Notant d’abord que les faits s’étaient déroulés le samedi 17 mai, il a indiqué qu’il avait vu la jeune femme de derrière et qu’il avait remarqué son postérieur dénudé alors qu’il s’apprêtait à stationner le bus.
"Il était aux alentours de 19 ou 20 heures (…) Je quitte la station Jean Vachet et au deuxième arrêt, l’arrêt Rue à Trait, je vois une jeune fille en mode selfie, je la vois de dos, elle avait sa culotte qui était un peu relevée et du coup on voyait un peu ses parties intimes. Moi j’étais sur place, je sais ce que j’ai vu et j’étais choqué", a-t-il indiqué au micro de Hanouna.
Selon ses dires, sa remarque sur les vêtements de la jeune influenceuse émanait d'un souci de prévention. "J’ouvre la porte, naturellement je lui dis bonjour madame est ce que s’il vous plait vous pouvez descendre un peu vos vêtements. À bord j’avais trois ou quatre mineurs de 13 à 15 ans. Et donc je lui ai fait cette remarque pour sa sécurité, dans son intérêt et l’intérêt de tous aussi. Sauf qu’elle a pas bien pris ma remarque", a-t-il expliqué avant de préciser : "Quand je lui ai dit de baisser un peu ses vêtements moi je ne faisais pas du tout allusion à ses vêtements, je faisais allusion à ce que j’ai vu, son postérieur dénudé".
"Mes propos ont été détournés", a-t-il ajouté assurant que la séquence de sa discussion avec la jeune femme a été découpée.
Dans cette affaire, la RATP a, rappelons-le, réagi rapidement. L’entreprise a suspendu le chauffeur et a ouvert une enquête interne. Dans un communiqué, elle a souligné que le comportement rapporté ne reflétait pas les valeurs de respect et de neutralité attendues de ses agents.