
Démolition de l’aile Est de la Maison Blanche — Hillary Clinton s’en prend à Donald Trump : « Ce n’est pas sa maison »
Washington est en ébullition. Depuis quelques jours, les bulldozers s’activent du côté est de la Maison-Blanche, où une partie du bâtiment historique est en train d’être démolie pour faire place à… une nouvelle salle de bal présidentielle ! L’idée, bien sûr, porte la signature de Donald Trump. Et comme souvent, le projet ne passe pas inaperçu.

Le président Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 15 octobre 2025 | Source : Getty Images
Une salle de bal à 250 millions de dollars
L’annonce de ce chantier pharaonique – estimé à 250 millions de dollars – a provoqué une véritable tempête politique et médiatique. Même Hillary Clinton, ancienne Première dame et éternelle rivale du magnat new-yorkais, s’est fendue d’un message cinglant sur X (anciennement Twitter).
Elle a rappelé que la Maison-Blanche n’appartenait pas à un président, mais au peuple américain, tout en accusant Donald Trump de piétiner le patrimoine national.
« 8 361 mètres carrés d'espace richement décoré »
Dans un communiqué publié en juillet 2025 pour annoncer ce chantier gigantesque, la Maison Blanche a indiqué : « la salle de bal d'État de la Maison Blanche sera un ajout indispensable et raffiné d'environ 8 361 mètres carrés d'espace richement décoré et soigneusement conçu, pouvant accueillir 650 personnes assises, soit une augmentation significative par rapport à la capacité de 200 personnes assises de la salle Est de la Maison Blanche ».
Citant le PDG Jim McCrery, le même communiqué a précisé que les présidents de l’ère moderne avaient été confrontés à des difficultés pour accueillir de grands événements à la Maison-Blanche, celle-ci n’ayant pas été rénovée depuis le mandat du président Harry Truman.

Des engins de chantier démolissent une partie de l'aile Est de la Maison Blanche alors que commence la construction de la salle de bal prévue par le président Donald Trump, à Washington, DC, le 20 octobre 2025 I Source : Getty Images
Des promesses vite oubliées ?
Avant le début des travaux, Trump avait pourtant assuré que les modifications n’affecteraient pas la structure historique du bâtiment. En effet, d'après le communiqué de la Maison Blanche, « la salle de bal sera largement séparée du bâtiment principal de la Maison Blanche, mais son thème et son patrimoine architectural seront pratiquement identiques ».
Mais les images diffusées par les médias américains montrent une tout autre réalité : pelleteuses, marteaux-piqueurs et nuages de poussière envahissent le jardin est de la résidence présidentielle.

Démolition d'une partie de l'aile Est de la Maison Blanche, pour la construction de la nouvelle extension de la salle de bal à Washington, DC, le 21 octobre 2025 | Source : Getty Images
Selon le Washington Post, le bruit des démolitions résonne à travers tout le complexe, même si la plupart des travaux restent dissimulés derrière de hautes clôtures de sécurité. Quelques passants et agents du Secret Service ont été aperçus observant la scène depuis les marches du département du Trésor, tout proche.
Trump se vante des plans de sa magnifique salle de bal
Trump, lui, savoure l’instant. Sur la plateforme Truth Social, il a publié le 20 octobre 2025 un message triomphant : « Je suis heureux d'annoncer que les travaux ont commencé sur le terrain de la Maison Blanche pour construire la nouvelle, grande et magnifique salle de bal de la Maison Blanche. »
Dans le même message, il a expliqué que cette salle de bal représente selon lui une « modernisation nécessaire » du domaine présidentiel. Il a affirmé que plusieurs de ses prédécesseurs avaient rêvé d’un tel espace, mais que seul lui a eu « la vision et la détermination » pour le réaliser.

Des engins de chantier démolissent une partie de l'aile Est de la Maison Blanche en vue de la construction d'une nouvelle salle de bal, le 21 octobre 2025 | Source : Getty Images
Et, détail important, le milliardaire précise que le projet n’est pas financé par les contribuables. « La salle de bal de la Maison Blanche est financée à titre privé par de nombreux patriotes généreux, de grandes entreprises américaines et, bien sûr, par moi-même. Cette salle de bal sera utilisée avec joie par les générations à venir ! Président DJT », a-t-il avancé.
Un ton triomphant, presque impérial, qui n’a rien fait pour calmer ses détracteurs.

Le président Donald Trump à New York, le 31 mai 2024 | Source : Getty Images
Un chantier symbole de l’ère Trump
Avec ce nouveau projet qui devrait être achevé bien avant la fin du mandat de Trump, le président prouve une fois de plus qu’il n’a rien perdu de son sens du spectacle ni de son goût pour la démesure. Pour ses partisans, cette salle incarne la grandeur américaine et la continuité d’un rêve.
Dans le communiqué de juillet, la chef de cabinet de la Maison Blanche, Susie Wiles, a déclaré : « Le président Trump est un bâtisseur dans l'âme et a un sens extraordinaire du détail. Le président et la Maison Blanche Trump s'engagent pleinement à travailler avec les organisations appropriées pour préserver l'histoire particulière de la Maison Blanche tout en construisant une magnifique salle de bal dont pourront profiter les futures administrations et les générations d'Américains à venir. »

Des ouvriers démolissent la façade de l'aile Est de la Maison Blanche le 20 octobre 2025 à Washington, DC. La démolition s'inscrit dans le cadre du projet du président américain Donald Trump de construire une salle de bal qui coûterait 250 millions de dollars à l'est de la Maison Blanche I Source : Getty Images
Pour ses détracteurs, c’est l’illustration parfaite de son narcissisme : un président qui, même après plusieurs mandats et polémiques, reste obsédé par son image et par la marque « Trump ».
Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : ce chantier restera dans les annales. Non pas seulement comme un projet architectural, mais comme une nouvelle démonstration du style Trump : spectaculaire, controversé, et toujours prêt à faire danser l’Amérique — quitte à casser quelques murs au passage.
