
Nouveau rebondissement dans l'affaire Grégory : l'auteur d'une des lettres de menaces anonyme aurait été identifié
Désigné par une expertise graphologique comme l’autrice présumée d’une lettre anonyme datant de 1983, un proche de la famille du petit Grégory est concerné par une nouvelle décision judiciaire.
Quatre décennies se sont écoulées, mais la douleur reste intacte, tout comme les zones d’ombre qui entourent l’un des faits divers les plus marquants de l’histoire judiciaire française.
L’affaire Grégory, du nom de ce petit garçon retrouvé mort dans les eaux glacées de la Vologne en 1984, continue de hanter les mémoires et d’alimenter les débats. Harcèlement anonyme, accusations familiales, règlements de compte : ce drame familial, aux allures de thriller, a traversé les générations. Retour sur une affaire aussi complexe que tragique.
Retour sur le meurtre du petit Grégory
Le 16 octobre 1984, le corps sans vie du petit Grégory Villemin, âgé de 4 ans, est retrouvé ligoté dans la Vologne, une rivière des Vosges. Sa disparition, quelques heures plus tôt, alors qu’il jouait devant la maison familiale, avait immédiatement alerté sa famille. Sa mère, Christine Villemin, était à l’intérieur, occupée à repasser. Lorsqu’elle est sortie, son fils avait disparu.
Bien avant cette tragédie, la famille Villemin était harcelée par un certain Corbeau qui leur envoyait des messages anonymes. Le lendemain du drame, une lettre glaçante arrive :
“J’espère que tu mourras de chagrin le chef. Ce n’est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance, pauvre con”
Rapidement, les soupçons se tournent vers Bernard Laroche. Alors que l’enquête bat son plein, Murielle Bolle, sa belle-sœur, affirme que ce dernier l’a emmenée récupérer Grégory après le collège. Inculpé, Laroche est finalement relâché par les autorités, car jugé non coupable. Jean-Marie Villemin, contre cette décision, décide de se rendre justice. Le 29 mars 1985, il abat l’homme d’un coup de fusil.
Malgré plusieurs relances de l’enquête, en 2000 puis 2008, l’affaire reste non résolue. Des analyses ADN révèlent trois profils distincts sur les lettres anonymes, sans correspondance connue.

La tombe de Grégory Villemin assassiné en 1984, à Lepanges sur Vologne, le 16 octobre 1987 | Source : Getty Images
En 2017, l’affaire connaît un nouveau rebondissement avec la mort du premier juge d’instruction, Jean-Michel Lambert, ainsi que l’interpellation de Jacqueline et Marcel Jacob, grand-tante et grand-oncle de l’enfant. Les poursuites engagées contre eux seront cependant annulées pour vice de forme.

Bernard Laroche recopiant une lettre anonyme reçue par les parents de Gregory Villemin assasiné en 1984 | Source : Getty Images
Du nouveau dans l’affaire
Mercredi 18 juin 2025, la justice a ordonné un nouvel interrogatoire de Jacqueline Jacob. Soupçonnée d’être l’autrice d’une lettre anonyme de 1983, elle pourrait être mise en examen pour “association de malfaiteurs criminelle”. Le procureur général de Dijon, Philippe Astruc, précise que l’interrogatoire n’aura lieu que dans quelques mois.

Christine et Jean-Marie Villemin, parents de Grégory Villemin, le petit garçon de quatre ans assassiné | Source : Getty Images
L'avocat des parents, Me François Saint-Pierre, lui, salue une décision porteuse d’espoir :
Jean-Marie et Christine Villemin ont appris la décision de la cour d’appel ce mercredi avec une très forte émotion et une grande reconnaissance envers la justice.
D’après l’avocat, les parents du garçon disparu, participeront “à toutes les audiences et l’éventuel procès en cours d’assises”.
De son côté, la défense des époux Jacob minimise cette avancée. Quarante ans après le drame, l’ombre de la Vologne plane encore sur cette énigme judiciaire hors normes.
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