
Une touriste de 26 ans retrouvée morte en Indonésie après avoir passé quatre jours dans un volcan en activité — Sa dernière vidéo déchirante
Juliana Marins, une randonneuse brésilienne de 26 ans, a trouvé la mort après une chute sur le Mont Rinjani, en Indonésie. Sa famille dénonce la lenteur des secours et l’absence de mesures de sécurité suffisantes.
Le Mont Rinjani, deuxième plus haut volcan d’Indonésie avec ses 3 726 mètres d’altitude, est de nouveau sous les feux des projecteurs après un drame survenu sur ses pentes escarpées. Juliana Marins, une randonneuse brésilienne, y a récemment fait une chute mortelle, rappelant une fois de plus les dangers bien réels de ce site pourtant très prisé des amateurs de sensations fortes et de paysages à couper le souffle.
Avec ses panoramas spectaculaires sur le lac de cratère Segara Anak, ses levers de soleil sublimes et sa proximité avec Bali, le Mont Rinjani attire chaque année des milliers de randonneurs du monde entier. Les itinéraires, d’une durée variable allant d’un à cinq jours, promettent une expérience hors du commun pour ceux qui parviennent à atteindre le sommet ou les bords du cratère.
Un volcan actif, une série noire d’accidents
Mais derrière cette carte postale se cache une réalité bien plus rude. Le Rinjani n’est pas un volcan endormi. Situé sur l’île de Lombok, dans l’archipel indonésien, il appartient à la fameuse Ceinture de feu du Pacifique, zone hautement sismique et volcanique qui encercle l’océan du même nom. Bien que sa dernière éruption remonte à août-septembre 2016, le Rinjani demeure classé comme volcan actif par le Global Volcanism Program de la Smithsonian Institution. Cette activité potentielle ajoute une couche supplémentaire de risque à toute tentative d’ascension.
Les éruptions ne sont pas la seule menace. Depuis une décennie, les accidents se succèdent sur les sentiers sinueux du volcan, parfois mortels. En mai dernier, un touriste malaisien de 57 ans a trouvé la mort en chutant lors de l’ascension. En 2022, c’est un Portugais qui a fait une chute mortelle depuis une falaise située au sommet. Et en 2012, le bilan fut encore plus lourd : sept étudiants indonésiens sont décédés lors d’une randonnée en groupe.
Les sentiers sont exigeants physiquement, raides, et souvent exposés aux vents violents. Les témoignages laissés sur des plateformes de voyage décrivent une ascension difficile, même pour les randonneurs entraînés. Beaucoup déplorent le manque de sécurité sur le parcours, pointant l’absence de rambardes, d’indications claires, et de personnel formé pour intervenir en cas d’urgence. Certains estiment même que les autorités locales sous-estiment les dangers pour préserver le tourisme.
Le drame de Juliana Marins
Ce qui devait être une simple randonnée touristique s’est transformé, pour Juliana Marins, en une tragédie déchirante. Le rêve d’une aventure asiatique s’est tragiquement achevé dans les hauteurs vertigineuses du mont Rinjani, pour la jeune Brésilienne de 26 ans. Elle a été retrouvée morte mardi 24 juin, au terme de quatre jours d’intenses recherches.
Après avoir parcouru l’Asie du Sud-Est — de la Thaïlande au Vietnam, en passant par les Philippines — Juliana Marins a posé ses valises en Indonésie, émerveillée par la beauté des paysages. Sur Instagram, elle partageait avec enthousiasme les étapes de son voyage, transformant chaque instant en un cliché digne d’une carte postale. En légende de sa dernière publication, où elle apparaît rayonnante au milieu de panoramas à couper le souffle, elle avait écrit : « Never try, never fly » — « N’essaie jamais, ne vole jamais ». Un message aujourd’hui lourd de sens, comme un pressentiment tragique.
L’aventure de Juliana a basculé dans l’horreur lorsque, samedi dernier, elle a glissé et chuté dans un ravin vertigineux. Prisonnière des entrailles de la montagne, elle a vécu ses dernières heures dans une agonie insoutenable, seule, blessée, et livrée au silence glaçant des profondeurs. Son corps a été localisé à 650 mètres en contrebas du sentier.
Une famille dévastée
La famille, dévastée, a confirmé la nouvelle tout en accusant les autorités locales de ne pas avoir fait le nécessaire pour accélérer les opérations de recherches et sauver la vie de Juliana.
Selon le Daily Mail, les circonstances de l’accident laissent un goût amer. Partie en excursion avec six autres touristes et deux guides, Juliana, exténuée, avait demandé à faire une pause. D’après une déclaration au média britannique de sa sœur Mariana, le guide aurait alors laissé Juliana seule, l’abandonnant à son sort dans une zone escarpée du sentier. Quelques heures plus tard, la jeune femme glissait dans un ravin.
Le guide Ali Musthofa, âgé de 20 ans, affirme, lui, ne pas avoir abandonné la jeune femme, évoquant une pause de « trois minutes » avant de revenir sur ses pas. Mais les proches de Juliana racontent une autre version : laissée seule et désorientée dans l’obscurité, Juliana aurait paniqué, incapable de trouver son chemin, jusqu’à basculer dans le vide.
Selon les données recueillies par la famille, les sauveteurs n’avaient pas parvenus à rejoindre Juliana, les cordes étant trop courtes et la visibilité extrêmement réduite, contrairement à ce qu’avaient véhiculé les autorités locales.
La soeur de Juliana a, en effet, dénoncé les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, les qualifiant de mensongères. L’une d’elles prétendait montrer l’arrivée des secours auprès de Juliana, mais aurait en réalité été truquées pour donner cette impression.
Une opération de secours chaotique
La famille a vivement critiqué l’absence de coordination entre les autorités indonésiennes et brésiliennes. Manoel Marins, le père de Juliana, a déclaré à la télévision brésilienne TV Globo que l’ambassade du Brésil avait mis beaucoup de temps à fournir des informations concrètes. Il a expliqué, dimanche, que Juliana n’avait reçu ni eau ni nourriture depuis 36 heures, notant l’incertitude grandissante autour de sa localisation.
Sur les réseaux sociaux, les proches ont lancé un compte Instagram dédié pour informer le public et appeler à l’aide. « Toute une journée pour descendre seulement de 250 mètres. Il restait encore 350 mètres pour l’atteindre et ils ont fait demi-tour », lit-on dans l’une des publication. « Encore une journée perdue ! Encore une fois ! Nous avons besoin d’aide, il faut que les secours atteignent Juliana de toute urgence ! », ajoute-t-on dans un autre post.
Lundi, la famille avait vivement réagi en apprenant que les recherches avaient dû être suspendues en raison des conditions météorologiques. Le relief difficile et le manque d’équipement adéquat avaient sérieusement compromis les premières tentatives de sauvetage. Mais, selon la famille, le gouvernement indonésien a été d’un manque criant de réactivité. « Les autorités sont conscientes de la situation, mais elles ne font rien pour accélérer les secours. Tout est lent, mal organisé, sans plan clair, sans compétence ni infrastructure », a-t-elle déploré. « Juliana va passer une nuit de plus sans secours, à cause de la négligence. »
Des images filmées lundi par drone montraient Juliana, immobile au sol, à plus de 500 mètres du sentier d’où elle avait chuté.
Une enquête en cours
Aujourd’hui, le Brésil pleure l’une de ses filles. Diplômée en publicité, danseuse de pole dance, passionnée de voyages, Juliana incarnait une jeunesse libre, avide de découvertes. Mais cette quête d’horizons nouveaux a rencontré le destin le plus funeste. Sur les réseaux sociaux, des milliers d’hommages ont afflué. Les circonstances du drame, elles, font l’objet d’une enquête.