
Helena Noguerra se confie : sa vision de la vieillesse, loin des clichés
Helena Noguerra célèbre la vie avec sérénité, humour et lucidité. Loin des diktats de la jeunesse éternelle, elle savoure le calme des matins, la mer, la littérature et son rôle de grand-mère. Pour elle, vieillir est une aventure magique, un nouvel art de vivre libérateur.
À 56 ans, l’actrice, chanteuse et romancière belge d’origine portugaise, Helena Noguerra, n’a jamais été aussi en paix avec elle-même. Loin de fuir les années, elle les embrasse à bras ouverts. Mieux encore : elle les célèbre. Et elle en parle avec une gourmandise tranquille, dans un mélange de poésie, de réalisme et d’autodérision qui fait tout son charme.

Helena Noguerra assiste au photocall « Nouveau Jour » lors du 64e Festival de la télévision de Monte-Carlo, le 14 juin 2025 à Monte-Carlo, Monaco I Source : Getty Images
« Vieillir, c’est magique ! »
Dans un entretien accordé au magazine Gala, Helena le dit sans ambages : « Vieillir, c’est assez magique. On change, c’est vrai, mais c’est une joie que d’avoir de nouvelles sensations. Un autre tempo. Une autre position au monde. C’est une belle expérience. » Voilà une philosophie de vie à laquelle elle s’accroche, comme à son nouveau rituel favori : nager à l’aube, dans le calme des premières lueurs du jour.
Elle goûte désormais à la quiétude des petits matins dans un modeste trois-pièces tourné vers l’océan. Au journal Le Monde, elle confie ne ressentir aucune attirance pour le luxe ou les escapades au bord d’une piscine chic. Ce qu’elle recherche, ce sont les vagues qui viennent mourir sur le sable, l’odeur marine et l’immensité bleue du ciel – bien loin du marbre froid des hôtels de luxe.

Helena Noguerra assiste à la soirée dédiée aux séries télévisées au Neptune Monaco Beach lors du 64e Festival de la télévision de Monte-Carlo, le 14 juin 2025 à Monte-Carlo, Monaco I Source : Getty Images
« Mon rêve absolu, c’est de vivre face à cette vue », glisse-t-elle en regardant l’horizon. Son goût pour la simplicité et son rejet des artifices en disent long sur sa personnalité : ce qu’elle chérit, c’est l’authenticité, l’intensité des sensations vraies. Une existence sans faux-semblants.
Une « mémé » pleine d’amour
Elle se sent aujourd’hui bien dans sa peau, dans son âge, dans sa manière d’être femme. Et ce regard neuf porté sur la maturité transparaît dans ses choix de vie, son humour et sa tendresse envers le monde.

Helena Noguerra assiste à la cérémonie d'ouverture du 64e Festival de la télévision de Monte-Carlo, le 13 juin 2025 à Monte-Carlo, Monaco I Source : Getty Images
Car oui, Helena est aussi… grand-mère ! Et pas une mamie en tricot et bigoudis, non. Une « mémé » pleine d’amour et de vitalité, comme elle aime se faire appeler par Tahoma, son petit-fils de quatre ans, fruit de l’union entre son fils, le musicien Tanel Derard, et la chanteuse Shy’m.
Elle parle de ce rôle avec un enthousiasme désarmant : « J’aime bien être la daronne et avoir mon âge. Tahoma et moi, on s’entend très bien. J’adore être avec lui. C’est super d’être grand-mère, même très jeune. Je le connaîtrai encore plus longtemps ! Et si je dois mourir tôt, ça sera déjà ça de pris. » Une pensée douce-amère, teintée d’humour noir, mais toujours sincère. Chez Helena, la légèreté flirte souvent avec la profondeur.

Helena Noguerra assiste à la première du film « BDE » au Publicis Champs-Élysées le 20 février 2023 à Paris, en France I Source : Getty Images
Un esprit lettré
Autre facette d’Helena Noguerra, moins connue du grand public : sa passion pour la littérature. Elle lit beaucoup, et pas n’importe quoi. Nietzsche, Schopenhauer, mais aussi des romans contemporains, souvent dénichés dans sa librairie du quartier des Abbesses, à Paris.
Et sa passion va jusqu’à l’au-delà. Elle a déjà laissé des instructions très précises : le jour de sa mort, elle veut être enterrée avec une sélection de livres qu’elle n’aura pas eu le temps de lire. « Je veux un gros cercueil avec tous les livres que je n’aurais pas lus dedans, il faut que je les emmène là-haut », affirme-telle avec un sérieux malicieux dans les colonnes de Paris Match. Sa libraire a même reçu la consigne. On ne sait jamais…

Helena Noguerra assiste à la 3e cérémonie des Prix de la critique de cinéma français au Silencio Des Prés, le 4 février 2024 à Paris, en France I Source : Getty Images
Une leçon de liberté et de joie
Helena Noguerra est femme qui ne se prend pas au sérieux mais qui prend la vie très au sérieux. Une femme qui accepte le temps qui passe, qui rit de la mort, qui pleure en lisant de la poésie, qui nage à l’aube pour sentir son corps exister. Une femme qui a compris que l’essentiel n’est pas de rester jeune à tout prix, mais de rester vivante — curieuse, aimante, vibrante.
À travers ses confidences, elle nous livre une leçon inattendue : non, vieillir n’est pas un naufrage. C’est, au contraire, une forme d’élévation. Un apprentissage, une libération.