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Olivier Delacroix à la "Rentrée de France Télévisions" au Palais de Tokyo, le 26 août 2014 à Paris, en France I Source : Getty Images
Olivier Delacroix à la "Rentrée de France Télévisions" au Palais de Tokyo, le 26 août 2014 à Paris, en France I Source : Getty Images

"Je te quitte. Si tu n'arrêtes pas" : voici pourquoi Olivier Delacroix a failli perde sa femme

Viktoriia Burenko
16 mai 2025 - 22:58

Pendant vingt ans, Olivier Delacroix a lutté contre une addiction à l’héroïne. Sauvé par l’amour de sa femme et un accompagnement médical, il témoigne aujourd’hui pour sensibiliser et encourager. Son récit sincère rappelle que la vie sans drogue est possible, même après une descente aux enfers silencieuse.

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Derrière le visage familier d’Olivier Delacroix, célèbre pour ses documentaires poignants et son engagement journalistique, se cache une histoire intime et bouleversante. Pendant deux décennies, l’animateur a lutté contre une addiction à l’héroïne, une spirale destructrice qui a failli lui coûter sa carrière, son couple, et même sa vie. Aujourd’hui, il a choisi de témoigner pour alerter et inspirer.

Olivier Delacroix à la "Rentrée de France Télévisions" au Palais de Tokyo, le 26 août 2014 à Paris, en France I Source : Getty Images

Olivier Delacroix à la "Rentrée de France Télévisions" au Palais de Tokyo, le 26 août 2014 à Paris, en France I Source : Getty Images

Dans le dernier épisode du podcast Contre-addictions diffusé le 15 mai 2025, Olivier Delacroix livre un témoignage sans détour sur son long combat contre la drogue. Lui qui rêvait autrefois de devenir reporter de guerre a affronté un tout autre champ de bataille : sa propre dépendance. “Ça faisait six ans que j’allais à l’hôpital Marmottan grâce à Narcotiques Anonymes. Je voyais un psychiatre-addictologue, qui est toujours à mes côtés aujourd’hui. Il m’a sauvé la vie, lui, avec ma femme”, raconte-t-il.

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Cette dépendance, il la décrit comme une fuite, un refuge toxique contre les blessures d’enfance. "Olivier enfant, ado, c’est un ado écorché vif, qui a vu son petit frère arrivé à dix ans, un petit frère attendu comme le messie et qui s’est vu mis de coté complètement", confie-t-il. Ce manque d’amour parental le plonge dans une spirale d’autodépréciation : “Si mes parents ne m’aiment pas, c’est que je suis une merde ou que je vaux pas grand-chose. Voilà d’où elle vient, l’héroïne", explique-t-il.

À cette fragilité émotionnelle s’ajoute un profond syndrome de l’imposteur qui l'a accompagné alors qu'il était au sommet du succès. La drogue devient alors un moyen de se fuir soi-même, de taire les voix intérieures. Une dérive qui, en plus, a mis un terme à sa carrière de footballeur, stoppée brutalement à l’âge de 21 ans.

Le journaliste d'Europe 1 Olivier Delacroix à la séance de dédicace du livre "Arnaud Giovaninetti, Soleil Noir " de Caroline Constant à la Librairie/Galerie Terrain Vagh, le 4 juin 2019 à Paris, en France I Source : Gett Images

Le journaliste d'Europe 1 Olivier Delacroix à la séance de dédicace du livre "Arnaud Giovaninetti, Soleil Noir " de Caroline Constant à la Librairie/Galerie Terrain Vagh, le 4 juin 2019 à Paris, en France I Source : Gett Images

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Mais c’est dans le regard de sa compagne "devenue malheureuse" à ses côtés que Delacroix trouve un ultimatum salutaire. Épuisée par les mensonges, les absences et les rechutes, elle finit par le menacer de le quitter. Une menace portée par l’amour, mais aussi par le désespoir de voir l’homme qu’elle aime se détruire.

“Je rentrais défoncé. Elle voyait mes yeux explosés. Et moi, je lui jurais que non… Mais elle voyait bien que je mentais.” Lassée de ce cycle infernal, elle finit par poser une limite claire. “Elle m’a sauvé le jour où elle m’a dit : ‘Je te quitte. Si tu n'arrêtes pas, si tu ne prends pas une décision, là, mais là, maintenant, dans les jours qui viennent...'”, se souvient-il. Cet électrochoc marque un tournant. Pour lui, c’est le moment de “capituler, à sa manière”, et d’entamer un processus de reconstruction.

Grâce à un accompagnement médical, des séances chez Narcotiques Anonymes et le soutien indéfectible de sa femme, Olivier Delacroix parvient à sortir de l’emprise de l’héroïne. Une libération lente mais profonde. “Je sais aujourd’hui quelle lumière m’habite. Chaque jour sans drogue est un jour lumineux.”

Le journaliste Olivier Delacroix pose lors d'une séance photo à Paris, en France, le 09/08/2022 I Source : Getty Images

Le journaliste Olivier Delacroix pose lors d'une séance photo à Paris, en France, le 09/08/2022 I Source : Getty Images

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Loin de vouloir moraliser, il souhaite aujourd'hui surtout encourager ceux qui traversent les mêmes tourments. “Je veux parler à tous ceux qui souffrent pour leur dire que c’est possible d’arrêter.” Son message est sans appel : “Si vous voulez gagner un paquet de temps, un paquet d’énergie… Ne touchez pas à une seule ligne de coke ou d’héroïne. La vie sans ça, qu’est-ce qu’elle peut vous réserver comme surprises !”

Le parcours d’Olivier Delacroix n’est malheureusement pas unique. Loin des paillettes, de nombreuses personnalités publiques se retrouvent prisonnières des opiacés, attirées par l’illusion d’un répit ou écrasées par la pression de l’exposition médiatique. Mais derrière chaque célébrité en lutte se cache une douleur humaine, universelle.

En brisant le silence, Olivier Delacroix ne cherche ni à choquer, ni à se racheter. Il tend simplement la main à ceux qui, dans l’ombre, traversent les mêmes ténèbres. Son témoignage est celui d’un survivant, d’un homme debout qui a choisi de ne plus se taire.

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