
Philippe Labro, un destin façonné par deux femmes d’exception
Philippe Labro a été profondément influencé par deux femmes : sa mère, Henriette, héroïne de la Résistance, et son épouse, Françoise, source d’amour et de transformation.
Tout au long de son existence, Philippe Labro, journaliste, écrivain, cinéaste et homme de télévision, a été façonné par des femmes d’exception qui ont profondément influencé son parcours personnel et professionnel. Parmi elles, deux figures dominent son récit intime : sa mère, Henriette Labro, et son épouse, Françoise Coulon. Leur présence, leur force et leur amour ont accompagné cet homme sensible et exigeant, disparu le 4 juin 2025 à l’âge de 88 ans.

Philippe Labro au photocall « Toute La Mémoire Du Monde » à la Cinémathèque le 30 mars 2022 à Paris, France I Source : Getty Images
Henriette Labro, le socle des valeurs
Né le 27 août 1936 à Montauban, Philippe Labro a grandi dans une famille où le courage et l’intégrité constituaient le ciment de l’éducation. Sa mère, Henriette Labro, a laissé en lui une empreinte indélébile. Femme de caractère et de principes, elle s’est illustrée aux côtés de son mari Jean-François Labro pendant l’une des périodes les plus sombres de l’histoire : la Seconde Guerre mondiale.
Ensemble, ils ont pris le risque immense de cacher et de protéger des Juifs, bravant l’occupant nazi avec une bravoure exemplaire. Leur héroïsme leur vaudra, des années plus tard, le titre de « Justes parmi les nations », une reconnaissance suprême décernée à ceux qui ont mis leur vie en danger pour sauver des innocents.

Capture d'écran I Source : youtube.com/@yadvashemfrance
Dans ses nombreux entretiens et écrits, Philippe Labro n’a cessé de revenir sur cette figure maternelle qui lui a transmis une exigence morale et un sens aigu de la justice. « Ma mère m’a appris la valeur du courage silencieux », avait-il confié. Cette transmission familiale a nourri son engagement constant pour les grandes causes humaines, son souci d’exactitude dans le journalisme, et sa capacité à toujours garder un regard lucide sur le monde, sans jamais céder au cynisme.
La rencontre fondatrice avec Françoise Coulon
Si Henriette a façonné les bases de l’homme qu’il allait devenir, une autre femme allait bouleverser sa trajectoire adulte : Françoise Coulon, qu’il rencontre en 1978. Cette rencontre, Philippe Labro l’évoquait toujours avec une émotion palpable, notamment lors d’une interview pour Paris Match, où il racontait comment cette femme de grâce et d’intelligence avait transformé sa vie. À l’époque, il a 38 ans et porte encore l’image d’un homme brillant mais parfois distant : « Les gens qui m’ont connu avant Françoise ont parfois le souvenir de quelqu’un d’assez arrogant, insolent, voire un peu prétentieux », avouait-il avec sincérité.

Philippe Labro, journaliste et écrivain français aux côtés de sa femme Françoise Coulon à leur domicile I Source : Getty Images
Françoise apporte dans sa vie un souffle nouveau, fait de complicité, de compréhension et de délicatesse. « C’est une femme qui m’apporte sa beauté, sa grâce, sa sensualité, son intelligence, sa psychologie, son attention aux autres », déclarait-il. Leur union devient rapidement une évidence. Son frère, après avoir rencontré Françoise, lui glisse cette phrase restée célèbre dans le cercle familial : « Si tu la laisses passer, tu es fou ». Philippe ne la laisse pas passer, allant jusqu’à mettre un terme à sa carrière de réalisateur au moment de cette rencontre, pour se consacrer pleinement à cette histoire d’amour et de complicité.

Philippe Labro, journaliste et écrivain français aux côtés de sa femme Françoise Coulon à leur domicile I Source : Getty Images
Philippe Labro est, rappelons-le, décédé des suites d’un cancer, laissant derrière lui une œuvre dense, une empreinte marquante dans le paysage culturel français, et surtout le souvenir d’un homme pour qui l’engagement n’était pas qu’un mot. De sa mère Henriette à son épouse Françoise, les femmes de sa vie ont contribué à faire de lui cet observateur éclairé du monde, animé d’une sensibilité rare et d’une profonde humanité.
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