
Anny Duperey se confie sur les hommes de sa vie : « Je ne vais pas me coller un vieux sur les bras »
Anny Duperey revient avec sincérité sur les deux grands amours de sa vie : Bernard Giraudeau, père de ses enfants, et Cris Campion, source de renouveau artistique. Marquée par ces histoires intenses, elle vit aujourd’hui libre et célibataire, assumant pleinement son indépendance et refusant les compromis affectifs sans passion.
Anny Duperey n’a jamais été une femme ordinaire. Actrice brillante, romancière à la plume sensible, elle a traversé les décennies avec une élégance rare et une franchise désarmante. Invitée de Chez Jordan De Luxe en novembre 2023, elle s’est livrée sans détour sur les deux grandes histoires qui ont marqué sa vie : celle avec Bernard Giraudeau, père de ses enfants, et celle avec Cris Campion, plus jeune qu’elle, mais dont la lumière a éclairé toute une partie de son existence.
Bernard Giraudeau, l’homme qui a changé sa vie

Bernard Giraudeau et Anny Duperey au Festival de Cannes en mai 1981, France I Source : Getty Images
« Bernard, c’est l’homme de ma vie », confie-t-elle avec une gravité mêlée de tendresse. Leur histoire débute dans les années 1970. Entre eux, la passion est aussi évidente que complexe. Bernard Giraudeau est un homme brillant, séduisant, mais difficile. « C’est l’homme qui m’a convaincue d’avoir des enfants », dit-elle. Ensemble, ils auront deux enfants, dont Sara, devenue elle-même comédienne.
Mais la relation n’est pas un long fleuve tranquille. Derrière la complicité, se cachent des tiraillements profonds. « Ce n’était pas facile parce que l’homme n’était pas facile. C’est un homme qui se méfiait du bonheur, donc il fallait toujours une lutte. »

Annie Duperey et Bernard Giraudeau à Taroudant, au Maroc, en 1981 I Source : Getty Images
Anny, qui avait connu de véritables drames dans sa jeunesse — notamment la perte tragique de ses parents — s’est souvent interrogée : « Moi qui avais eu de vrais malheurs, je me demandais comment j’ai pu vivre avec un homme qui était l’inverse d’un consolateur. »
Et pourtant, ces quinze années avec Bernard ont été fondatrices : elles ont forgé la mère, la femme, l’artiste qu’elle est devenue.

Gaël (à gauche) et l'actrice Sara Giraudeau (à droite), fils et fille de l'acteur français Bernard Giraudeau, quittent l'église Saint-Eustache après les funérailles de ce dernier, le 23 juillet 2010 à Paris I Source : Getty Images
Cris Campion, l’amour inattendu et la renaissance
Après Bernard, c’est un autre homme qui entre dans sa vie, contre toute attente. Cris Campion, de 17 ans son cadet, partage sa route pendant près de douze ans. Un amour atypique, sincère, fulgurant. « Cris, c’était l’amour de ma vie », dit-elle, la voix encore empreinte d’émotion.
Entre eux, le lien se tisse dans la fragilité partagée. « C’était un homme qui n’était pas heureux dans son enfance et on a eu ce contact-là, ce contact d’enfants perdus. » La différence d’âge ? Anny la balaie d’un revers tendre : « On ne s’en rend pas compte ».

Anny Duperey avec Chris Campion I Source : Getty Images
Leur histoire n’échappe pourtant pas aux difficultés. Cris se retire peu à peu du monde, refuse de sortir, sombre dans une forme de solitude intérieure. Les jugements pleuvent, certains l’accusent de profiter de la notoriété d’Anny. Elle dément catégoriquement : « C’était l’inverse. J’ai profité de sa force. J’ai écrit cinq livres quand on était ensemble. Je crois que j’ai pompé la force de ce jeune homme. »
Avec Cris, elle a retrouvé une forme de renaissance artistique. Une source d’inspiration, un appui silencieux. « C’était une très belle histoire », conclut-elle, sans regret, mais avec une douceur infinie.

Anny Duperey avec Chris Campion à la 9e CÉRÉMONIE DES PRIX MOLIÈRE I Source : Getty Images
Une femme libre, encore et toujours
Aujourd’hui, Anny Duperey est célibataire, mais sereine. Pas question de se contenter d’une relation tiède ou de se plier aux conventions. À 78 ans, elle rayonne d’une lucidité joyeuse, d’une vitalité pleine d’esprit, et refuse catégoriquement de céder à la pression sociale qui voudrait qu’on se range, qu’on s’accommode d’une compagnie par peur de la solitude. Très loin de cette vision, elle assume son indépendance avec une élégance teintée d’ironie. « Je ne vais pas me coller un vieux sur les bras », lance-t-elle avec humour. Cette phrase, à la fois drôle et percutante, en dit long sur sa vision de l’amour à un âge où beaucoup se contentent d’un confort affectif sans passion.