
Jean Reno, 77 ans, se retire de la scène publique pour devenir conseiller municipal dans un petit village de Provence
À 77 ans, Jean Reno n’a plus rien à prouver. Acteur emblématique du cinéma français, célèbre pour ses rôles dans Léon, Les Visiteurs ou encore Ronin, il s’est progressivement éloigné du feu des projecteurs pour pouvoir mener une vie plus simple et plus apaisée.
Si certains cherchent la lumière à tout prix, d’autres préfèrent la beauté de l’ombre. Jean Reno, célèbre acteur français au parcours international, fait incontestablement partie de cette seconde catégorie, en choisissant de poser ses valises dans un petit village de Provence où il est devenu conseiller municipal.

Dans les Bouches-du-Rhône, les Baux-de-Provence, au cœur du parc naturel régional des Alpilles, sont l'un des plus beaux villages de France. On les voit au coucher du soleil depuis le Val d'Enfer, en Provence. | Source : Getty Images
Un refuge choisi, une vie réinventée
C’est en 1989 que Jean Reno tombe sous le charme des Baux-de-Provence. Situé dans le département des Bouches-du-Rhône, ce village perché est classé parmi les plus beaux de France. Ruelles pavées, maisons en pierre claire, panorama à couper le souffle… difficile de ne pas en tomber amoureux. Pour Jean Reno, l’attrait est tel qu’il s’y installe durablement.
Là-bas, loin de l’agitation parisienne ou des plateaux de tournage hollywoodiens, Jean Reno s’est reconstruit. « J’ai écouté, j’ai compris, j’ai regardé, et beaucoup de gens ici, m’ont aidé à vivre », a-t-il déclaré au cours d’une interview accordée à France Bleu en 2020.
C’est aussi dans ce cadre romantique et authentique qu’il a dit « oui » à Zofia Borucka, sa compagne, en 2006. Une cérémonie entourée de personnalités, comme Johnny Hallyday ou encore Nicolas Sarkozy, qui ne fait que confirmer les liens entre l’acteur et le village. « Oui les Baux, c'est formidable, c'est un endroit qui m'a rendu meilleur…», a-t-il évoqué dans son entretien. Plus qu’un lieu de résidence, Les Baux sont devenus un refuge de l’âme pour l’acteur emblématique.

France, Bouches-du-Rhône, provence, la Montagne Sainte-Victoire et le village de Puyloubier. | Source : Getty Images
Un homme engagé… mais qui vit dans la discretion
Preuve de cet attachement profond : Jean Reno n’est pas seulement un habitant occasionnel. Lors des dernières élections municipales, il a été élu conseiller municipal en charge des grands événements et des relations internationales. Un rôle en parfaite adéquation avec sa stature et son expérience.
Et pourtant, dans le quotidien du village, l’acteur reste une figure presque fantomatique. Certains habitants, même installés depuis plusieurs années, ne le voient que très rarement ou ne l’ont jamais croisé.
« Je travaille ici depuis trois ans et je ne l’ai pas encore croisé. Je vois passer son nom, parfois, pour des réservations officielles, mais c’est tout », a confié une employée de l’Office du tourisme du village.
Un autre habitant du village a ajouté : « Je ne l’ai vu qu’une seule fois. C’était juste avant l’élection municipale, lorsque Madame la maire a présenté son équipe. Il était là. C’est la seule fois. C’est un peu bizarre. Bon, pour être honnête, on ne voit pas beaucoup non plus les autres élus… Mais pour ce qui est de Jean Reno comme on dit chez nous, c’est l’Arlésienne. »

Jean Reno assiste à l'avant-première mondiale de « Lift » de Netflix au Jazz at Lincoln Center, le 8 janvier 2024 à New York. | Source : Getty Images
Un pied en Provence, l’autre ailleurs
Il faut rappeler que Jean Reno ne vit pas uniquement aux Baux. Le célèbre acteur partage son temps entre plusieurs résidences, notamment à Paris, où il exerce son métier.
Pour autant, ses racines sont dans le petit village de Provence. « Un jour, j’étais à St Barth avec Johnny Hallyday (…) Il m’a dit ‘Tu vois Jean, c’est là que je veux être enterré’. Sur le coup je n'ai pas compris. Eh bien aujourd'hui, après avoir fait beaucoup de voyages, je me dis que je voudrais être enterré aux Baux », a-t-il confié. Une déclaration forte, qui en dit long sur l’attachement profond qu’il voue à ce lieu.

Jean Reno assiste au gala du Trophée des Arts 2022 de la FIAF à l'hôtel Plaza, le 15 novembre 2022 à New York. | Source : Getty Images
Loin d’une retraite passive, il convient de noter que Jean Reno vit aux Baux comme un homme impliqué dans sa terre. L’un de ses engagements les plus constants reste l’oléiculture, qui n’est pas un hobby mondain ou un caprice d’acteur en quête de nature, mais un vrai travail. « Je me suis acheté un petit tracteur pour arracher les mauvaises herbes », a-t-il dit avec le sourire. Il parle de ses oliviers comme d’un jardin secret, mais aussi comme d’un patrimoine à défendre.
D’ailleurs, au fil des ans, il a fait beaucoup de dégustations aux États-Unis et a toujours gagné face aux Italiens et aux Espagnols. Cette activité est ainsi plus qu’un loisir : c’est un prolongement de son identité, un enracinement dans le réel, dans le concret.
Les confidences de Jean Reno sur sa maladie
Malgré sa carrière, marquée par un succès et une existence paisible en Provence, il convient tout de même de noter que la vie de Jean Reno n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. En effet, derrière cette stature imposante et cette voix grave se cache une réalité beaucoup plus intime et douloureuse : depuis plus de deux décennies, l’acteur emblématique vit avec une maladie chronique et silencieuse, le diabète de type 2.

Jean Reno participe à la séance photo « 4 Latas » à l'hôtel Santo Mauro le 27 février 2019 à Madrid, Espagne. | Source : Getty Images
L’acteur, qui a soufflé sa 77e bougie le 30 juillet 2025, a évoqué cette pathologie pour la première fois en 2017, lors d’une interview accordée à L’Express. Il avait alors confié : « Je suis atteint d’un diabète de type 2 qui se détecte souvent autour de la cinquantaine », ajoutant que cette maladie était en partie héréditaire. « J’avais, comme disent les médecins, des prédispositions, mais on pense toujours passer à travers tout », avait-il déclaré avec une sincérité désarmante.
Jean Reno, que le grand public connaît surtout pour ses rôles dans Léon, Wasabi ou encore Le Grand Bleu, a longtemps ignoré les signaux que son corps lui envoyait. Ce n’est qu’après un épisode personnel difficile, son second divorce, qu’il a commencé à ressentir les premiers symptômes : fatigue chronique, soif intense... Un choc psychologique qui, selon lui, aurait précipité l’apparition de la maladie. « Vous croyez vivre normalement, puis une nuit vous vous levez plusieurs fois pour aller uriner, vous avez tout le temps soif… », avait-il expliqué, en décrivant les effets insidieux de la maladie.
Dans un premier temps, l’acteur reconnaît avoir pris la situation à la légère. Ce n’est qu’après un an et demi qu’il a commencé à suivre un traitement plus strict, incluant notamment des injections quotidiennes d’insuline pour contrôler son taux de glycémie. Une routine contraignante mais indispensable, qu’il a fini par accepter, conscient du danger que représente le diabète non maîtrisé.
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