
Décès de Felix Baumgartner : l’autopsie n'écarte pas le malaise, mais une défaillance technique aurait provoqué l’accident
Felix Baumgartner, héros du saut stratosphérique, est mort à 56 ans dans un crash de parapente motorisé à Porto Sant’Elpidio. L’autopsie n'écarte pas le malaise, mais une défaillance technique aurait provoqué l’accident. Celui qui avait conquis les cieux serait tombé, victime d’un détail tragique.
Il avait défié la stratosphère. Il avait sauté de 39 000 mètres d’altitude, franchissant le mur du son en chute libre. Il avait conquis les cieux, la gravité, la peur. Mais c’est à quelques mètres du sol que Felix Baumgartner, légende autrichienne du parachutisme et du base jump, a trouvé la mort, dans une scène d’une violence glaçante. À 56 ans, l’homme des records s’est écrasé au sol à Porto Sant’Elpidio, sur la côte adriatique italienne, après que son parapente motorisé s'est brutalement effondré.

Felix Baumgartner pendant le spectacle aérien Airpower 2022 à la Kaserne Fliegerhorst Hinterstoisser le 3 septembre 2022 à Zeltweg, en Autriche | Source : Getty Images
On le croyait invincible. Depuis son saut mythique du 14 octobre 2012, retransmis en direct devant des millions de spectateurs, Felix était devenu une figure mythique de l’extrême. Ce jour-là, suspendu à une capsule portée par un ballon stratosphérique, il s’était élancé de plus de 39 000 mètres au-dessus du désert du Nouveau-Mexique, traversant l’atmosphère comme une comète humaine, atteignant une vitesse de 1 342 km/h. Il avait franchi le mur du son. Il avait écrit l’histoire.

Combinaison spatiale utilisée par Felix Baumgartner pour son record du saut le plus haut du monde à 38 969,40 m d'altitude au Samuel Oschin Pavilion, California Science Center à Los Angeles le 26 octobre 2013 | Source : Getty Images
Mais le destin, lui, ne pardonne pas les détails. Le 17 juillet 2025, c’est un détail qui aurait précipité sa chute. Selon les premières informations relayées au lendemain du drame par la presse italienne, un malaise cardiaque aurait été la cause de la perte de contrôle du paramoteur. D’autres hypothèses évoquaient une défaillance technique.
L’accident s’est produit alors que Felix Baumgartner survolait Porto Sant’Elpidio, en vacances, entouré des siens. Il aurait tenté de manœuvrer jusqu’à la dernière seconde, avant de s’écraser dans la piscine d’un hôtel. Une femme au sol aurait été blessée. Lui, n’a pas survécu.

Sur cette photo, Felix Baumgartner est photographié en vol au-dessus de Douvres le 31 juillet 2003. Baumgartner est devenu le premier homme à franchir en parachute le détroit entre l'Angleterre et la France, en chute libre depuis 9 000 mètres d'altitude, par une température de moins 55 degrés, avec pour seuls équipements une aile en fibre de carbone de 1,80 mètre et son parachute I Source : Getty Images
L’autopsie, pratiquée à la morgue de Fermo a, elle, livré un verdict implacable : fractures des vertèbres cervicales, lésions irrémédiables de la moelle épinière, selon les informations communiquées par l’agence de presse italienne Ansa, dans la matinée de mardi 22 juillet 2025.
Le rapport du légiste indique, également, que l’homme n’a pas été victime d’un arrêt cardiaque fulgurant, mais n’écarte pas la possibilité d’un malaise soudain, suffisamment violent pour le priver de conscience, sans pour autant provoquer une mort immédiate. La brutalité de l’impact était, en effet, à l'origine des fractures cervicales et d'une lésion mortelle de la moelle épinière. Ce n’est qu’au sol que la vie l’a quitté pour de bon.

Felix Baumgartner pose pour une photo sur la Red Bull Racing Energy Station lors du Grand Prix de Formule 1 de Monaco, sur le circuit de Monaco, le 26 mai 2018 à Monte-Carlo, Monaco I Source : Getty Images
Felix Baumgartner n'aurait pas pu éviter la chute
D’après Ansa, le moteur de l’engin tournait encore à son régime minimal, les commandes étaient intactes, mais aucune n’avait été activée. Felix Baumgartner n’aurait pas tenté de reprendre le contrôle de la voile, ni même d’alerter les personnes présentes sur les lieux. Un silence qui intrigue les enquêteurs et le doute persiste.
Toujours selon l’agence de presse italienne, un technicien mandaté par le parquet de Fermo devrait examiner de près le parapente et le parachute de secours, dans les prochains jours. L’expertise devrait permettre de trancher entre défaillance mécanique et défaillance humaine.

Le parachutiste et base jumper autrichien Felix Baumgartner pose pour une photo lors d'une conférence à Koweït City le 11 décembre 2013, lors de sa visite au Koweït pour rencontrer ses fans et répondre à des questions sur sa carrière et son record de chute libre battu l'année dernière I Source : Getty Images
D’après un autre média italien, Il Resto del Carlino, le drame aurait été provoqué par une défaillance technique. Citant l’enquête, menée par le procureur de la République de Fermo, Raffaele Iannella, le journal affirme que ce n’est pas l’homme qui a failli, mais la machine. Ou plutôt, un détail minuscule, perfide, que personne n’avait vu venir. Une caméra. Installée pour immortaliser le vol. Elle se serait détachée pour s’introduire dans l’hélice, sectionnant net le contrôle de la voile.
Selon la même source, le base jumper aurait tenté, dans un ultime réflexe de survie, d’activer son parachute de secours, mais le dispositif n’a pas eu le temps de se déployer. La chute s’est poursuivie, inéluctable. Trois témoins oculaires confirment cette version tragique. Ils ont vu l’appareil tournoyer dans le ciel, voile froissée, incontrôlable, comme emportée par une fatalité mécanique. Felix n’avait plus la main.

Felix Baumgartner s'exprime sur scène lors de la cérémonie des « Guys Choice 2013 » Awards organisée par Spike TV aux Sony Pictures Studios le 8 juin 2013 à Culver City, en Californie I Source : Getty Images
Mais au-delà des faits techniques, une vérité s’impose. Felix Baumgartner était un funambule des airs, un poète du vide, un homme qui avait fait du ciel son royaume et de la chute libre, sa signature.
Né en Autriche, il avait très tôt compris que ses limites se trouvaient bien au-delà des frontières terrestres. Il n’a cessé, tout au long de sa carrière, de défier la gravité, de dompter le vertige et d’embrasser le danger avec une élégance presque surnaturelle.
L’exploit stratosphérique n’était qu’un chapitre d’une vie faite de records vertigineux. En 2003, il avait traversé la Manche en chute libre, équipé de simples ailes en carbone. Il avait sauté des tours les plus hautes du monde, des falaises, des hélicoptères, toujours avec une précision millimétrée. Pour lui, voler était une quête. Mais cette fois, il est parti pour de bon, laissant le ciel vide de l’un de ses plus fidèles compagnons.
Lire également : L'homme qui a sauté en parachute depuis l'espace est mort pendant ses vacances en famille — Détails choquants