
Arnaque deepfake à la Brad Pitt : un citoyen britannique victime de Jennifer Aniston
Après l’arnaque deepfake à la Brad Pitt, c’est au tour de son ex-femme Jennifer Aniston. Paul Davis, un citoyen britannique de 43 ans, a été victime d’une escroquerie où une fausse Jennifer Aniston lui a extorqué de l’argent via des vidéos truquées.
Paul Davis, 43 ans, pensait vivre un moment de rêve. Célibataire, au chômage, et en proie à une profonde dépression, cet habitant de Southampton a cru avoir été remarqué par Jennifer Aniston elle-même sur les réseaux sociaux.
Après plusieurs vidéos troublantes de réalisme, des messages affectueux et une pseudo carte d’identité envoyée par la “star”, Paul a fini par craquer : il lui a offert 200 livres en cartes cadeaux Apple. Une somme perdue, envolée dans les méandres d’une arnaque orchestrée par l’intelligence artificielle.

Jennifer Aniston assiste à la 76e cérémonie des Primetime Emmy Awards au Peacock Theater, le 15 septembre 2024 à Los Angeles, en Californie I Source : Getty Images
Derrière ce scénario digne d’un téléfilm de l’après-midi, se cache une réalité bien plus inquiétante : la prolifération des deepfakes, ces vidéos truquées générées par l’IA, capables de simuler la voix, les gestes et le visage de n’importe quelle célébrité.
Dans le cas de Paul — raconté par le journal britannique The Sun — ce ne sont pas uniquement les traits de Jennifer Aniston qui l’ont abusé. Il affirme avoir reçu des messages de faux Elon Musk, de Mark Zuckerberg, et même des certificats Facebook annonçant qu’il avait gagné un Range Rover ou 500 000 livres sterling.
Mais c’est le message de celle qu’il croyait être Jennifer Aniston qui a été fatal : « Je t’aime », lui aurait-elle écrit, avant de lui demander de l’aide pour renouveler son abonnement Apple. Flatté, troublé, vulnérable, Paul a cédé. Et il n’est pas seul.

Le concept Deepfake permet de faire correspondre les mouvements du visage. Échange de visages ou usurpation d'identité — Photo d’illustration I Source : Getty Images
« Ils font en sorte que cela ait l'air si réel », a déclaré Paul. « Cela fait cinq mois que ça dure. Je pensais que quelqu'un aurait des ennuis pour cela, mais ils ont l'air de bien s'amuser — et de s'en sortir ».
Paul affirme, également, qu’une de ses connaissances a perdu plus de 1 000 livres dans ce type d’arnaques. Derrière les visages familiers de nos stars préférées, ce sont des réseaux organisés qui s’enrichissent sur le dos de personnes souvent isolées, fragiles, ou en détresse émotionnelle. Des victimes idéales pour ces fraudes affectives nouvelle génération.
Ce phénomène ne se limite pas au Royaume-Uni. En France, une histoire similaire a fait grand bruit. Anne, 53 ans, décoratrice d’intérieur, a été escroquée de plus de 800 000 euros par un imposteur se faisant passer pour Brad Pitt. L’escroc lui envoyait des selfies réalisés avec l’IA et prétendait suivre un traitement contre le cancer. Anne a, elle, cru vivre une relation privilégiée avec la star hollywoodienne.

Un homme choqué après avoir été escroqué sur Internet — Photo d’illustration I Source : Getty Images
L’affaire a éclaté en janvier 2025 soit deux ans après que l’escroc est entrée en contact avec la victime. « Au début, je me suis dit que c'était faux, que c'était ridicule », avait-elle expliqué. « Mais je ne suis pas habituée aux médias sociaux et je n'ai pas vraiment compris ce qui m'arrivait ».
Selon ses dires, il a prétendu que ses comptes bancaires avaient été gelés pendant la procédure de divorce avec son ex-femme Angelina Jolie.
Anne a finalement accepté de transférer la somme d’argent requise sur un compte bancaire turc après avoir reçu un courriel du « médecin » de la fausse star. Résultat : fortune envolée et santé mentale brisée. Elle n’était pourtant pas la seule : l’enquête a permis d’identifier 34 autres victimes piégées par le même homme.

Brad Pitt assiste à la première européenne du film « F1 : The Movie » au Cineworld Leicester Square, le 23 juin 2025 à Londres, en Angleterre I Source : Getty Images
Ces histoires, qui pouvaient autrefois prêter à sourire, soulignent aujourd’hui le danger que présentent ces technologies. Les deepfakes, longtemps cantonnés à la satire ou au divertissement, sont désormais l’arme favorite des escrocs numériques. Capables de dupliquer une voix, une gestuelle, une intonation, ces vidéos créent l’illusion parfaite… et désarment les plus méfiants.