
L'hôtel Ibiza annule son programme estival après le décès de quatre clients en trois mois
L’hôtel Ibiza, situé à Sant Antonio sur l’île d’Ibiza, a été cette année le théâtre de quatre incidents tragiques. Quatre clients ont trouvé la mort en seulement trois mois, conduisant à l’annulation du programme estival de l’établissement. Voici les détails.
L’Ibiza Rocks Hotel est connu depuis de nombreuses années pour ses pool-parties, ses concerts en plein air et son atmosphère festive, majoritairement fréquentée par des jeunes Britanniques. Cependant, ces derniers mois, l’établissement a été endeuillé à quatre reprises : quatre vacanciers ont trouvé la mort sur place, ce qui suscite un examen minutieux de la sécurité dans ce complexe au cœur de l’époque de la fête.
Quatre décès en quelques mois
Le premier drame a eu lieu le 27 avril 2025. Ce jour-là, une jeune Italienne d’origine turque âgée de 19 ans est décédée en tombant du quatrième étage, alors qu'elle tentait de traverser un balcon pour entrer dans sa chambre, après avoir réalisé qu'elle n'avait pas sa carte d’accès. Son corps sans vie a été découvert vers 9 heures du matin.
Trois jours plus tard, soit le 30 avril, une autre touriste britannique de 33 ans a été retrouvée inanimée dans sa chambre. Il ressort que la jeune femme souffrait vraisemblablement d’un trouble cardiaque préexistant, et a été victime d’un arrêt cardiaque.
Ces deux premiers incidents bouleversants avaient, en effet, été relayés dans les médias. Face aux drames, les responsables d’Ibiza Rocks avaient ainsi exprimé leurs condoléances, évoquant des causes hors de leur contrôle.
Mais à peine trois mois plus tard, deux autres décès ont frappé de nouveau l’hôtel. Le premier s’est produit le 7 juillet 2025, et il s’agit d’Evan Thomson, originaire d’Aberdeen en Écosse, qui fêtait son 26e anniversaire avec des amis à Ibiza Rocks.
D’après les informations relayées par Paris Match, le jeune homme a fait une chute mortelle depuis un balcon situé au sixième étage de l’établissement. Malgré l’intervention rapide des secours, il a malheureusement été déclaré mort sur les lieux, choquant ses amis, qui ont pointé du doigt une gestion insensible de la part de l’hôtel, accusé d’avoir repris ses activités presque immédiatement après l’incident, selon The Mirror.
Remi Duncan, la petite amie d’Evan, en particulier, s’est dite bouleversée par le manque d'humanité dont a fait preuve l'établissement. « C'était dégoûtant. Le respect de la situation était minime, vu que la musique a repris peu après la mort d'Evan (…) », a-t-elle déclaré pendant son interview. Pour elle, la douleur de la perte a été amplifiée par l’indifférence apparente du personnel.
Bref, ce nouveau drame soulève des questions sur la sécurité dans les établissements touristiques festifs d’Ibiza. Car quelques jours plus tard, alors que la vie avait « repris son cours », un autre client de l’hôtel a, lui aussi, perdu la vie dans l’établissement, et presque de la même manière.
Gary Kelly, 19 ans, est décédé à l’hôtel Ibiza dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 juillet 2025. Il est apparemment tombé d’un balcon, lui aussi, et est mort sur place.
Le jeune sportif, très estimé dans sa communauté, avait, pourtant, toute la vie devant lui. Sa disparition a profondément touché le club des Dundee Stars, qui lui a rendu hommage en soulignant son talent, son charisme et son avenir prometteur.
« Gary était un homme extrêmement talentueux et charismatique, promis à un bel avenir. Sa disparition aura des répercussions sur de nombreux membres de la communauté du hockey sur glace et au-delà. Il nous manquera beaucoup », a regretté son club de hockey.
L’hôtel Ibiza Rocks contraint d’annuler son programme estival
Les critiques se sont multipliées, remettant en question les protocoles de sécurité de l’établissement ainsi que son attitude face à ces événements graves. La récurrence des chutes interroge : les infrastructures sont-elles aux normes ? Des dispositifs de prévention sont-ils mis en place pour éviter que les clients ne s’approchent trop dangereusement des balcons ?
Face à l’ampleur de ces deux derniers drames et à l’émotion qu’ils ont suscité, la direction de l’hôtel a, en tout cas, été contrainte de revoir ses priorités. Récemment, elle a, en effet, annoncé l’annulation de son programme estivale, qui attire chaque année des milliers de jeunes vacanciers.
Pour information, Ibiza Rocks, qui accueille régulièrement des artistes internationaux de la scène électronique, hip-hop et pop, a prévu un show avec le rappeur britannique Dizzee Rascal et le groupe de drum’n’bass Rudimental. Mais à cause des récents incidents, les spectacles ont été annulés « par respect pour les personnes impliquées et en raison de la gravité de la situation », selon le communiqué officiel de l’établissement.
Dans le même message, l’hôtel a exprimé sa tristesse et sa volonté de collaborer pleinement avec les autorités locales. Il a déclaré : « Nous sommes profondément choqués et dévastés par les récents incidents tragiques. Notre priorité est de soutenir les personnes touchées et leurs proches pendant cette période incroyablement difficile, et d’apporter toute notre aide aux autorités dans leurs enquêtes. »
Enquêtes en cours et silence des autorités
Pour l’instant, les autorités n’ont pas livré de conclusions officielles sur les causes précises des deux récents décès, survenus ce mois de juillet. Les médias britanniques et espagnols évoquent notamment des chutes accidentelles, mais les circonstances restent obscures.
Un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement a, par ailleurs, confirmé être en contact avec les familles concernées. Il a déclaré : « Nous soutenons la famille d’un Britannique décédé en Espagne et sommes en contact avec les autorités locales. »
L'enchaînement tragique des décès au sein de l'Ibiza Rocks Hotel, quatre en seulement trois mois, soulève des questions graves sur la sécurité liée à la fête extrême dans des lieux spectaculaires.
Si l’hôtel a réagi par des pauses programmées, des condoléances et une coopération apparente avec les enquêteurs, les griefs des victimes passées, les inquiétudes locales et les risques liés au « balconing » pointent vers la nécessité de passer d’une gestion de crise ponctuelle à une vraie politique de prévention.
Espérons, en tout cas, que les responsables trouveront des solutions afin que ce genre de tragédie ne produise plus à l’avenir.
Nos pensées et nos plus sincères condoléances aux familles et proches des défunts.